Maroc # Meknès-3...
Nous logeons dans la vieille ville, accueillis et même fortement sollicités chez les uns puis les autres, tous veulent nous recevoir, quelle bonté et beauté d'âme..
Chaque demeure, plus modeste, décore la porte d'entrée de mosaïque ou carrelage
Plusieurs genres et styles différents, c'est fort agréable et gaie visuellement, à l'image de leurs hôtes !
Les orangers sont à même dans les rues, impossible de mourir de faim dans ce pays, tout appartient à tout le monde !
Quelques fleurs étaient encore sur les arbres, fortement odorantes..
Tout est apte à ouvrir un commerce, en pleine rue, par ci-par là, ici un menuisier spécialisé dans les boiseries, les enfants aident dès qu'ils sont en âge de mener un outil, voir juste à balayer
Au bout de la rue, un autre menuisier spécialisé, lui, dans les supports à banquettes
L'heure du repas approche et nous sommes invités, les "taties" viennent en renfort pour aider en cuisine, c'est beaucoup de travail, nous mangeons toujours dans la bonne humeur et les photos en fin de repas sont devenues un rituel, se voir dans la petite boite les amuse beaucoup
Les repas se compose toujours d'une crudité composée, d'un plat et d'un dessert, souvent des fruits
Nous mangeons en toute convivialité dans le plat commun, un régal !
Nous avons droit ici à un dessert de jour de fête, Chaârya mbakhra bezbib olbasla (du vermicelle à la vapeur puis sucré décoré avec de la cannelle et du fromage frais, genre faisselle)
Nous voici convié dans une autre famille, où au petit matin, nous assistons à la réalisation des mélouis appelé dans d'autres provinces msemens, les enfants en ont mangé, mangé, mangé !! (parmi un panel de victuailles, car le petit déjeuner est important donc copieux)
Le mot a été passé à tous nos hôtes, j'ai ma petite idée sur la question.. et ils leur présentaient avec un sourire malicieux à chaque fois ! gâtés ces enfants j'vous dit !
Nous en avions aussi aux goûters, accompagnés de thé à la menthe, si je vous disait qu'au fil de toutes nos sollicitations, je pouvais boire deux théières par jour à moi seule ..
Il nous a été très gentiment proposé de faire du henné, trop ravies, nous voici de sages cobayes Pauline et moi
Préparé devant nous : additionné du henné en poudre, feuilles broyées par les jeunes femmes, pour la garanti d'une belle qualité (3-5 cuillères) avec de l'eau tiède (1/2 tasse), 1 petite cuillère de sucre, ajustez l'eau, vous devez obtenir la consistance d'une pâte à dentifrice assez élastique
L'odeur me rapellait celle de l'épinard cuit
Majda et Fatima s'occupent donc de nous, avec justesse, droitesse et une rapidité impressionnante
Aidé d'une seringue, elle dessine..
Pauline aura choisi les deux mains, recto-verso, rien que ça !
Ce qu'elle ignorait c'est que le temps de séchage est très long, comptez 8 heures, car une fois posé, on vous imprègne d'un mélange eau-sucre pour fixer à plusieurs reprises, sans oublier que vous ressentirez un engourdissement plutôt gênant
J'ai donc du donner à manger à ma petite !! Après le séchage, cela se craquelle et il vous reste plus qu'à frotter pour décoller l'excédent
Vous pouvez le faire où bon vous semble, sur le mollet, etc...
Le résultat est superbe et nous en avons profité 1 semaine
Nous partons dans la campagne plus profonde, la terre rouge et les vallées pour unique décor
Magnifique !
Une trentaine de kilomètres plus loin, nous voici arrivés dans un bidonville, où l'on nous reçoit avec la même joie
Le sol est de la terre battue, l'eau est courante mais l'électricité pas encore installée, ici comme ailleurs, l'intérieur est irréprochable
Les maisons sont en cours d'agrandissement, les étages se profilent, au fur et à mesure que quelques Dirhams le permettent, on ajoute des briques et les étages ainsi s'ajoutent..
C'est vendredi, le jour du couscous
Du melon est proposé en dessert, désaltérant et agréablement parfumé, ormis la couleur le goût et le même que chez nous
Nous laissons nos hôtes et poursuivont la route, 45 minutes plus loin, nous arrivons dans un endroit à couper le souffle
Pour seul décor, les vallées et les oliviers, tous en fleurs, tous ces arbres sont taillés à la main, et bêchés au sol
Sur le chemin, praticable pour les autos depuis peu, nous croisons des bergers, le troupeau est en contre bas, d'autres sont là pour les oliviers
Cette verdure ne sera plus d'ici les mois de grosses chaleurs, se sera poussière et terre aride, on a du mal à l'imaginer
Nous voici arrivés, loin de tout et si apaisant..
Aux abords des oliviers, des champs de pois chiches
Une ferme qui me projeta dans ma plus jeune enfance, chez mes grands-parents, un havre de paix où les vraies valeurs ont prises racines !
L'hospitalité y est plus que modeste mais si grande
Les enfants ont adoré le contact et le contexte, je leur ai expliqué que c'est ainsi que j'ai souvenance de mes plus belles années, près de mes aïeuls, ils ont ainsi pu mettre des images sur mes contes et ainsi mieux les interpréter
Habiba et sa fille de 7 mois,
Tout est issu de la ferme, lait, blé, beurre, viande, légumes ...
Nous sommes à même le sol, nous voici proposé une collation, oeufs bouillis, ils se mangent avec une pincée de cumin et du sel, un délice, même à 17h !du miel de leur ruche, de l'huile de leur arbres, du beurre, du lait cru de leur vache qui broute où bon lui chante, il n'est pas fort, l'alimentation est seine, les enfants en ont beaucoup bu, j'avais crainte qu'ils ne soient réticent, bien au contraire.. ouf
Les générations vivent ensemble, les plus anciens lèguent leur enseignement, leur ultime richesse !!
Nous décidons avec Pauline de faire le tour de la 'propriété', bien qu'ici elle est à perte de vue, tout comme ces figues de Barbarie qui jonchent partout, sur les bords de route.., entre deux champs.. le bord de la voie ferrée.. au détour d'une rue..
Cette petite maison dans la prairie plaine, quel bonheur !
Tout est hors norme, ce citron ne tient pas dans ma main
Des fèves poussent à même ces grandes herbes, sans savoir, d'où? ni comment?
Le petit veau attend dans son étable le retour de sa maman, la poule dans la cour protège ses petits poussins tout juste nés, le chiot aboie pour tenter de nous impressionner sous le regard de ses parents se dorant au soleil
C'est tout cela que j'aime du Maroc, c'est cela que je portais dans mon coeur jusqu'à ce voyage, je suis comblée ..
la simplicité et la richesse de belles et grandes âmes et une nature sauvage que l'homme n'a pas ou peu conquis !
à suivre...